EGYPTHOLOGIE

L' ANCIEN EMPIRE

.La Double Couronne

Pour symboliser son pouvoir, le pharaon portait une double couronne, le pschent, qui représentait la couronne, la couronne blanche de Haute-Egypte et la couronne rouge de Basse-Egypte.

Un Couple Royal

Ces superbes statues du prince Râhotep et de son épouse Nofret furent trouvés près de la pyramide du père du prince, le roi Snéfrou. Ces statues ont l'air si vivant qu'on a peine à croire qu'elles ont 4500 ans. Les yeux sont en cristal de roche et les iris en améthyste.

PREMIER PHARAON?

La légende veut que l'unification de l'égypte soit due à Ménès, un roi de Haute-égypte qui conquit le Nord. Certains experts pensent qu'il pourrait s'agir du roi Narmer (ici, la tête ceinte de la couronne blanche).

ROI - DIEU

Les Egyptiens pensaient que le pharaon était le fils du dieu Soleil, Râ. Ils étaient également associés à Horus, dieu du ciel, ici sous la forme du faucon qui protège Chéphren.

Une Pyramide à Degrés

La première pyramide, qui mesure 60m de haut, fut élevée à Saqqarah pour le roi Djéser vers 2680 av.J-C. Djéser et sa famille y reposaient dans les chambres funéraires souterraines.

LE MOYEN EMPIRE

Après la chute de l'Ancien Empire, vers 2160 av.J-C, l'égypte fut déchirée par la guerre. Elle fut réunifiée par Montouhotep, qui fonda le Moyen Empire en 2040 av.J-C. Une succession de pharaons renforça le pouvoir et le commerce estérieur; l'égypte envahit la Lybie et la Nubie. L'art connut un renouveau et on éleva d'autres pyramides.

SESOSTRIS 1ER

Ce roi dymamique monta sur le trône après avoir partagé le pouvoir avec son père Aménémhat 1er pendant 10 ans. Il combatit Lybiens et Nubiens et fit élever de superbes temples. Les premiers textes littéraires furent écrits au sein de sa cour.

STATUE ETERNELLE

Les statues des morts étaient placées dans les temples locaux pour qu'elles puissent bénéficier des offrandes apportées au dieu.

SARCOPHAGE

Au Moyen Empire, les cercueils étaient ornés de formules censées aider l'âme du défunt à accéder à la vie éternelle. Sous l'Ancien Empire, ces formules, réunient sous le titre Textes des Pyramides, avaient été gravées dans les tombes Royales.

AMENEMHAT III

Durant son long et pacifique règne (1854-1808 av.J-C) ce pharaon fit construire des temples, des forts, deux pyramides, et conçut un plan d'irrigation des terres.

La PYRAMIDE NOIRE

Il s'agit de la première pyramide d'Aménémhat III, construite à Dashour. Comme dans les autres pyramides du Moyen Empire, le coeur n'est pas en pierre mais en brique de terre. Aucune n'a survécu au temps.

Le Dieu de l'Au-dela

L'egypte de l'époque vouait une adoration à Osiris, dieu de la mort et de la résurrection. Il offrait à tous, pas seulement au proches du pharaon, l'espoir d'une vie dans l'au-delà.

LES DIEUX EGYPTIENS

Rê, dieu à la tête de faucon, Hatméhit, déesse dauphin, Apis, taureau sacré, Thot à la tête d'ibis, Anubis, aux traits de chacal, Boubastis, déesse chatte... Animaux fabuleux tirés de récits fantastiques?

Non, ce sont là quelques uns des nombreux dieux de l'Egypte ancienne.

Le dieu-soleil, dispensateur de la vie,

fut adoré dès la plus haute antiquité.

Il était le protecteur des pharaons qui se

donnaient le titre de "Fils de Rê"

Des dieux innombrables

La religion de l'égypte ancienne honorait des centaines de dieux. Cette multiplicité remontait à la préhistoire: l'égypte était alors constituées de royaumes; chacun d'eux vénéraient ces propres divinitées. Le pays fut progressivement unifié, mais chaque région continua à honorer ses dieux, et si, au cours des siècles, de nouvelles croyances apparurent, les anciennes maintinrent cependant: c'est ainsi que les animaux protecteurs - le cobra, le chat, le crocodile, l'ibis - des premiers habitants des rives du Nil continuèrent à être adorés, mais sous d'autres formes. Aux dieux locaux, attachés à une ville ou à une province - Ptah, patron des artisans, "seigneur" de Menphis; Hathor, déesse de l'Amour et de la joie, "dame" de Dendérah -, se mêlaient des dieux cosmiques, c'est à dire des éléments naturels divinisés - l'Océan, le Ciel, la Terre, le Soleil-, et des divinités populaires. Celles-ci jouaient un rôle de tout premier plan parmi le petit peuple, qui attendait leur intervention dans la vie quotidienne Hapi incarnait le Nil en crue, Népri était le dieu du Grain, Bès, nain difforme et jovial à la barbe hirsute, protègeait les femmes enceintes.

OSIRIS

Ce roi divinisé fut vénéré avec ferveur dans l'égypte entière et dans tout le monde méditérranéen. Il représente, le plus souvent, sous l'apparence d'un homme vêtu d'une longue tunique et portant les spectres, symboles royaux. Le principal lieu de culte et de pèlerinage dédié à Osiris était Abybos, en Haute-égypte; de grandes fêtes s'y tenaient au début de la saison des innondations.

chou

Selon les égyptiens, aux début du monde, il n'éxistait que de l'eau, d'où sortit le Soleil. Celui-ci créa Chou, le dieu de l'Air, et Tefnount, la déesse de l'Humidité, qui donnèrent naissance à Geb, le dieu de la Terre, et à Nout, le dieu du Ciel. Chou symbolisait aussi la lumière, qui sépare le ciel de la terre; il portait la voûte céleste.

ISIS

Protectrice des femmes et des enfants, Isis était la plus populaire des déesses égyptienne. Ses pouvoirs lui valurent le surnom de Grande Magicienne. Elle fut également vénérée par les Grecs et les Romains

Le livre des morts

Le livre des morts d'Ani

 

1)Les dieux du Livre des Morts

Le dieu dominant du Livre des Morts est évidemment Osiris. Au cours des siècles, la personnalité d'Osiris s'est nourrie au point de former une divinité très complexe et cependant logique dans son développement, et particulièrement proche de la sensibilité de peuples qui vivent une religion de salut fondée par un homme-dieu ai a connu une < passion » parmi les autres hommes. C'est à Busiris qu'apparaît Osiris, où il succède au dieu-pasteur Andjty, dont il prend tous les attributs. Il est tentant de voir dans cette figure un personnage historique, le premier peut être qui, pendant l'obscure période prédynastique, aurait unifié les clans du delta, voire l'Égypte entière. La plus ancienne version de sa geste se trouve dans les Textes des Pyramides ; i1 est alors intégré à l'Ennéade héliopolitaine en tant que fils de Geb et de Nout. Il y est e frère aîné d'Isis, de Seth et de Nephthys. II apparaît dans ces textes que c'est aidé par Thot que Seth, afin sans doute d'usurper le trône, fait périr Osiris, qui a succédé à son père Geb. Isis et Nephthys recherchent son cadavre avec force lamentations et, lorsqu'elles l'ont retrouvé, les dieux lui rendent la vie.

D'autres traits de la légende sont mentionnés à des époques ultérieures, tels l'embaumement par Anubis(inpou), relaté dans un des Textes des Sarcophages. Il n'en demeure pas moins que bien des éléments de la légende qu'on ne trouve pas dans les Textes des Pyramides doivent être contemporains ou même plus anciens que ces derniers. Ainsi, il semble que de nombreux épisodes, qu'on ne trouve que dans le mythe rapporté par Plutarque, dans son traité sur Isis et Osiris, doivent remonter à une très haute époque. Dans ce texte, Geb et Nout ont leurs quatre enfants, auxquels est ajouté Haroëris 'Horus l'Aîné) ; ces cinq enfants naissent successivement pendant les cinq jours épagomènes. Osiris succède à leur père Geb, et il règne avec sa soeur et épouse Isis. Roi divin et philanthrope, il enseigne aux hommes l'agriculture et les pratiques de la religion. Jaloux de ce règne bienfaisant, Seth et soixante-douze conjurés )offrent à Osiris un festin et, par jeu, Seth présente un coffre dans lequel chacun des convives va s'installer pour voir s'il peut y rester à l'aise. Quand vient le tour du naïf, les conjurés ferment le couvercle et jettent le coffre dans le Nil. Isis part alors en quête de ce cercueil que les flots ont apporté jusqu'aux rivages phéniciens de Byblos. Un érica a entre-temps poussé sur le coffre contenant le corps d'Osiris, l'enfermant dans son tronc. Le roi de Byblos fait tailler ce bel arbre en un pilier et Isis, qui parvient à Byblos, se fait donner la colonne et le cercueil, qu'elle ramène dans les marais de Chemnis, près de Bouto. Elle ouvre alors le coffre et se fait féconder par Osiris, bien que défunt. Seth, ayant appris l'aventure, profite d'une absence d'Isis pour s'emparer du coffre et dépecer le corps d'Osiris en quatorze morceaux qu'il disperse à travers l'Égypte. Isis se met alors en quête des morceaux, qu'elle ensevelit sur place à mesure qu'elle les retrouve, et là furent élevés des sanctuaires osiriens. Cela explique que plusieurs cités d'Égypte se vantèrent de posséder la tombe du dieu. Osiris resta finalement dans le royaume des morts, dont il devint le souverain. Selon une autre version, Thot, Anubis, Isis et Nephthys réunirent les morceaux et en firent un corps rendu immortel par la momification.

Les Égyptiens avaient aussi localisé le lieu où aurait été noyé Osiris : son nom était Nédit et il était situé sur le bord du fleuve, près d'Abydos. Dans l'Osireion d'Abydos était conservée la tête d'Osiris : l'importance de cette partie de la dépouille du dieu justifie les pèlerinages en ce lieu saint. Quant à la nature de la tête du dieu, et son origine réelle, on en est réduit à des hypothèses. Il paraît cependant probable qu'il ne s'agissait pas d'une tête humaine momifiée, mais plutôt d'un symbole. La tête aurait été conservée dans une corbeille ou une cruche en terre cuite, et soit ces contenants auraient été identifiés au contenu, soit ils auraient renfermé un simulacre de tête, peut-être en papyrus.

Voici donc la légende constituée. Osiris est un roi mort et divinisé ; la conception de l'essence divine de la royauté est aussi vieille que l'institution elle même, mais ici est intervenu un facteur capital : ce roi se distingua par sa bonté, et sa mort violente, qui forme contraste, a été le point de départ de sa légende et de sa fortune. Le dieu est donné comme le roi de l'Égypte entière, bien qu'il ne porte que la couronne blanche du Sud (ce qui semble paradoxal, mais peut-être est-ce pour souligner que ce roi du Nord était aussi le maître du Sud). Il est toujours représenté comme le roi mort qui devient Osiris, tandis que son successeur est l'incarnation d'Horus, fils d'Osiris. 

Les fêtes d'Osiris célébrées à la fin de l'inondation ne prennent que secondairement un caractère agraire ; ce sont avant tout la célébration de la résurrection du roi défunt dans son fils. Cette fête, « drame de la royauté », renouvelle l'histoire mythique d'Osiris et d'Horus. Les autres caractères religieux du culte d'Osiris se greffent sur cette légende. Osiris est en relation avec l'eau du Nil, à laquelle son corps donne la force fécondante ; par ailleurs, lorsque Seth le déchiquette, seul son membre viril ne peut être retrouvé car, tombé dans le Nil, il est avalé par l'oxyrhynque, poisson qui, dans le nome de l'Oxyrhynque, est assimilé à Seth. Dieu fécondant, Osiris est aussi un dieu de la végétation : comme elle, il meurt lors de l'inondation, pour renaître au printemps, après un séjour sous la terre, comme le grain semé. Cet aspect était marqué par les Égyptiens qui, lors des fêtes d'Osiris, qui avaient lieu avant les semailles, façonnaient en limon un corps du dieu, où ils mettaient des grains qui levaient, couvrant la statuette de végétation. On a retrouvé dans des tombes un certain nombre de ces Osiris végétant.

Par ailleurs, la spéculation héliopolitaine en a fait un dieu cosmique. Cette conception s'explique si l'on admet que, dès l'époque prédynastique, le roi défunt était assimilé à Osiris et qu'il a fallu faire entrer cette conception dans le cadre du dogme de la destinée solaire du roi ; ce dernier rejoint dans le ciel en tant qu'Osiris qui, par le même coup, revêt le caractère céleste du roi mort. A la fin de l'Ancien Empire, Osiris fut aussi assimilé au Dieu Grand (dieu céleste d'origine préhistorique), comme l'avait été Horus avant lui. Cette conception est liée, en outre, à celle d'Osiris, dieu des morts. Le roi mort continue de régner dans le monde inférieur, qui est une image du monde terrestre, comme Osiris mort règne dans ce monde souterrain. Par ailleurs, le soleil éclairant le monde des vivants, tandis que la lune illumine le monde des morts, Osiris fut identifié à la lune (Aah). C'est sans doute cette conception du roi continuant de vivre et de régner sur l'au-delà qui a finalement fait d'Osiris un dieu des morts ; à ce titre, il a assimilé les divinités funéraires des nécropoles égyptiennes et plus particulièrement Khentamentiou, « le maître (celui qui préside) des Occidentaux » , à Abydos. C'est seulement sous la VI dynastie qu'Osiris paraît à Abydos : on commence déjà à y venir en pèlerinage. Cependant, sous Téti, premier roi de la Ve dynastie, une charte d'immunité protège les biens du dieu Khentamentiou, qui n'est pas encore totalement assimilé au nouveau maître du lieu. Ce n'est qu'au début de la XIe dynastie qu'Antef, s'étant rendu maître d'Abydos, en fera la cité d'Osiris, où auront lieu les célèbres mystères du dieu;celui-ci a alors, complètement assimilé les caractères de l'antique Khentamentiou.

Un autre acteur de la plus haute importance dans le cycle osirien est Isis. Son nom égyptien Iset, signifie "le siège".

Un hymne à Isis, inscrit sur les parois du grand pylône du temple de Philae, donne la mesure de la puissance universelle qu'on lui attribuait à la fin de l'époque des Ptolémées.

Isis, vénérable Mère des dieux, donneuse de vie, maîtresse de Philae

Dame de la Butte (la butte sainte d'Osiris),

Reine de Senmout (nom égyptien de l'île de Bigeh)

pleureuse qui connaît les formes secrètes de ton frère;

Vénérable, puissante, souveraine des dieux,

Toi dont le nom est exalté parmi ceux des déesses;

Grande en magie aux desseins parfaits,

dont les charmes refoulent Apophis,

Toi sans l'accord de qui nul ne peut entrer dans le palais du seigneurs,

glorieux de part ta volonté.

Son nom est souveraine de la vie elle qui rend vie à l'Egypte(...)

Puissante dans Thèbes,

Grande dans Dendérah,

Forte à Memphis,

Mère divine dans Coptos,

exaltée à Akhmim,

maîtresse de tous les nomes,

qui domine l'Ennéade par ses charmes magiques,

Puissante, la force te confère ton prestige.

Adorée dans le ciel, souveraine des étoiles,

qui mets les étoiles sur leur orbite,

Isis maîtresse de vie, dame de la butte sacrée,

Souveraine et régente de Philae,

Dame des pays du midi.

Mystères égyptiens et Livre des Morts

 

On donne le nom de mystères à des fêtes qui, d'une part, comportaient des manifestations publiques où étaient plus particulièrement commémorés des faits de la geste des dieux qu'on mimait et, d'autre part, étaient achevées par la pratique de rites dans le secret des temples. Ces fêtes étaient en général consacrées à la passion d'Osiris, à la quête d'Isis et surtout aux luttes entre Horus et Seth. Nous les connaissons plus particulièrement par les auteurs grecs, à commencer par Hérodote ; celui-ci nous donne de nombreux éléments, quoiqu'il montre toujours la prudence d'un homme pieux devant les choses divines. « Sur ce lac [le lac voisin du temple de Neith à Sais], rapporte-t-il, les Égyptiens donnent pendant la nuit des représentations où sont mimés des faits réels et qu'ils appellent mystères. Je les connais et sais tout ce qui s'y rattache, mais un silence religieux doit voiler ces choses. »
A Busiris, on dressait le pilier djed et on sacrifiait un boeuf couvert d'offrandes, qui était ensuite consumé, tandis que la foule se portait de grands coups ; les représentations nous montrent aussi la foule dansant. De toute part venaient en barque à Bubastis des familles, les hommes jouant de la flûte, tandis que les femmes maniaient des castagnettes et chantaient en battant des mains. Parvenues dans la ville, les femmes des pèlerins injuriaient les femmes de Bubastis, puis on faisait des sacrifices et on consommait une grande quantité de vin. C'est sans doute là la commémoration de la quête d'Isis à Byblos et à travers l'Égypte. A Saïs avait lieu la fête des lampes : pendant une nuit, on allumait des lampes dans les rues de la ville, et cette coutume aurait été suivie à travers toute l'Égypte. La raison de cette fête, assure Hérodote, < se trouvait dans le récit de légendes sacrées », qui étaient sans doute la passion d'
Osiris. A Paprémis, autre ville du delta consacrée à Seth, la statue du dieu allait en procession sur un char et lorsqu'elle revenait dans son temple, des prêtres, armés de bâtons, lui en interdisaient l'entrée ; le peuple venait alors à son secours et une bataille rangée mimait un mythe selon lequel Seth, ne pouvant rentrer chez sa mère, repoussé par des serviteurs, allait chercher du secours pour forcer l'entrée. A Ombos, cité de Seth en Haute-Égypte, avait lieu un semblable combat contre les gens de Dendérah, ville d'Hathor, assimilée ici à Isis. A Abydos, autre cité osirienne, une procession sous la conduite d'Oupouawet, dieu-loup du delta qui accompagna Horus dans ses luttes, se heurtait aux partisans de Seth, qui interdisaient l'entrée du sanctuaire que les processionnaires forçaient à la suite d'un combat.

Mais on s'est posé la question de savoir s'il existait dans l'Égypte des hautes époques des mystères du genre de ceux de la Grèce et, pour rester dans le domaine égyptien, de ceux d'Isis tels qu'ils se sont développés à l'époque de l'occupation grecque et ensuite romaine. Existait-il des cultes de caractère secret réservés à des initiés qui, par l'initiation qu'ils avaient subie, croyaient avoir accès à une vie éternelle ? Il est vrai que les textes funéraires égyptiens laissent supposer que la croyance en une vie après la mort qui durerait l'éternité était généralisée. Ainsi a-t-on pu mettre en doute l'existence de tels mystères qui n'auraient rien apporté de nouveau aux conceptions eschatologiques des Égyptiens. Les cultes à mystères des Grecs, et plus particulièrement ceux d'Éleusis, apportaient sans doute une promesse de vie éternelle aux initiés, alors qu'était généralisée la croyance en un enfer froid et sombre où les morts n'étaient plus que des ombres, de sorte que, comme le dit Achille à Ulysse dans la nékya de l'Odyssée, il vaut mieux être le dernier des mortels sur la terre que le premier parmi les morts. Par ailleurs, des courants mystiques comme l'orphisme promettaient aux orphiques un retour de l'âme dans le monde céleste d'où elle avait chu.

La question qui se pose en réalité, est de savoir si réellement 1 conceptions eschatologiques de la majorité du peuple égyptien étaient aussi spirituelles qu'on pourrait le penser à partir, précis ment, de certains passages des livres funéraires. La lecture du Livre des Morts en particulier étonne par la disparité des croyances c s'y mêlent. On y trouve les conceptions les plus matérialistes, l plus élémentaires, comme la survie dans les champs d'lalou c n'est jamais que la poursuite de la vie terrestre dans ses meilleurs aspects, à côté d'une vision céleste de l'âme qui contemple lumière divine dans le monde des étoiles. Dès lors, on est en dr de se demander si les scribes, qui ont établi la structure du Livre des Morts à partir d'incantations et de textes puisés arbitrairement ce qu'il semble dans la tradition connue par nous grâce aux textes plus anciens, à savoir ceux des sarcophages et des pyramides, mais aussi dans d'autres traditions dont nous ne pouvons suivre le cheminement, n'ont pas mêlé des textes purement magiques d'origine populaire à des textes ésotériques dont ils ne connaissaient peut- être même pas le sens occulte. Ainsi, si la majorité des formules bien destinée à armer l'âme-ba du mort pour parvenir jusqu'à l'Amenti, il en est quelques-unes qui concernent les vivants et s comme des rappels de l'initiation subie par le défunt ; elles diffè rent d'ailleurs souvent des modèles donnés par les incantations funéraires et se présentent comme des dialogues ou des récits.

Le dessein de cette introduction n'est pas de chercher à démontrer cette hypothèse, mais seulement de la poser. Les commenta que je donne des textes traduits, à la suite de la plupart des formules, mettent en valeur ces aspects lorsqu'ils se présentent s'agit simplement ici de proposer des suggestions et d'ouvrir quelques voies.

TOUTANKHAMON

En novembre 1922, Howard Carter découvrit la tombe intacte d'un pharaon encore méconnu mais dont le nom, Toutânkhamon, devint bientôt si célèbre qu'il éclipsa celui des autres pharaons. Carter, qui travaillait pour le compte de lord Carnarvon, riche propriétaire foncier anglais ayant obtenu du service des Antiquités la concession de fouilles dans la Vallée des Rois précédemment attribuée à Théodore Davis, creusait depuis 1917, dans la zone comprise entre la tombe de Ramsès Il et celle de Ramsès VI. Après des années de recherches aussi infructueuses que coûteuses, lord Carnarvon était sur le point de renoncer à la concession, comme l'avait déjà fait Davis, qui avait déclaré que la vallée était un site "épuisé" du point de vue archéologique, quand, le 4 novembre 1922, un ouvrier dégagea une marche de pierre, la première d'un escalier qui descendait dans la montagne. Carter, présageant peut-être de la découverte tant attendue, recouvrit de terre la trouvaille et envoya un télégramme à Carnarvon en Angleterre pour l'informer de l'événement et le prier de le rejoindre immédiatement. Le 24 novembre, les travaux reprirent avec ardeur et l'escalier fut débarrassé des gravats qui l'encombraient. Carter et Carnarvon se retrouvèrent devant une première porte murée suivie d'une seconde: les deux portaient les sceaux de la nécropole et le nom tant rêvé, Toutânkhamon.

 

Le 26 novembre 1922, Carter, Carnarvon, sa fille Lady Evelyn et l'ingénieur Challender, qui depuis peu avait été associé aux travaux, purent finalement pratiquer un trou dans la seconde porte et observer l'intérieur de la tombe et les trésors qu'elle recelait. C'était la première, et jusqu'à présent la seule, tombe royale retrouvée pratiquement intacte dans l'histoire de l'égyptologie, même si son étude permit de comprendre qu'elle avait fait l'objet, dans l'Antiquité, d'au moins deux tentatives de vol, fort heureusement sans conséquences graves. Il fallut plusieurs années pour vider la tombe de Toutankhamon et récupérer les quelque 3 500 objets qu'elle contenait, confirmant qu'il s'agissait de la découverte archéologique la plus spectaculaire jamais effectuée en Égypte.

La tombe présente un plan simple et typique des sépultures de la XVIIIe dynastie: l'escalier descendant est suivi d'un bref couloir qui débouche sur une antichambre rectangulaire flanquée d'une petite annexe. L'antichambre conduit à la chambre funéraire, dont la paroi est s'ouvre sur une seconde annexe, que Carter baptisa "le trésor". La chambre funéraire, au milieu de laquelle trône le grand sarcophage en quartzite rouge, est l'unique pièce de toute la tombe qui soit décorée de peintures. À l'intérieur du sarcophage, décoré des sculptures de quatre divinités protectrices (Isis, Nephthys, Selkis et Neith), se trouve un sarcophage anthropomorphe en bois, recouvert d'une feuille d'or : c'est le premier des trois destinés à contenir la momie du roi qui, bien qu'abîmée au cours d'une autopsie maladroite, repose encore dans sa tombe. La décoration est d'une grande simplicité et les peintures, en bon état de conservation, témoignent de l'influence du style amarnien : le jeune roi, probablement fils d'Aménophis IV Akhénaton, le pharaon hérétique qui introduisit le culte d'Aton, le dieu solaire unique, fut élevé et vécut jusqu'au moment de son accès au trône à la cour d'Akhet-Aton (Amarna), la nouvelle capitale. Les scènes représentées décrivent le cortège funèbre avec le sarcophage de Toutânkhamon tiré par les dignitaires de la cour et Aï, son successeur, procédant à la cérémonie de l'ouverture de la bouche, scènes très rares dans une tombe royale. Les autres peintures représentent Toutankhamon accueilli par Nout devant Osiris (paroi nord), le jeune roi suivi par Anubis et Isis en présence d'Hathor (paroi sud), et sa navigation dans le monde de l'au-delà (paroi est); les textes peints sur les murs sont tirés du Livre de l'Amdouat, dont s'inspirent également certaines des peintures pariétales.

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nt>Anubis et Isis en présence d'Hathor (paroi sud), et sa navigation dans le monde de l'au-delà (paroi est); les textes peints sur les murs sont tirés du Livre de l'Amdouat, dont s'inspirent également certaines des peintures pariétales.

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